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Je suis amoureuse d’une Fifi Brindacier adulte plus vraie que nature. Les longs bas à rayures ont été remplacés par de hautes bottes lacées, elle a troqué son tablier pour des jupes à plis qui s’interrompent brusquement très haut sur ses cuisses et juste sous ses fesses, et les nattes rousses retroussées ont fait place à une cascade de boucles blondes et drues, mais du personnage de mon enfance il est resté cette détermination frôlant l’entêtement, cet enthousiasme devant la nouveauté et ce visage joli et lutin. Cette force, aussi, lorsqu’elle décide de se jeter sur moi pour me plaquer au sol.

J’aime lorsqu’elle grimpe sur d’autres filles comme une araignée, lorsque, après les avoir ficelées, elle les épingle à un instrument de torture pour les malmener. Je ne manque alors pas un seul de ses gestes. J’aime l’énergie qu’elle déploie pour marquer leur peau, pour les faire couiner et crier de douleur et de plaisir. Je goûte chacun des joyeux quarts d’heure qu’elle leur fait passer. J’aime les attentions qu’elle a pour elles, des attentions perverses mais toujours tendres dans leur violence apparente.

Elle se retrouve parfois sous d’autres filles, et alors je suis touchée et excitée par l’énergie désirante qu’elle leur renvoie. Elle a des moments d’abandon rares et émouvants où elle se livre toute entière à elles. Elle se laisse flageller en poussant de petits gémissements, fesser en tendant son cul blanc et désarmant, et quand elle ouvre ses cuisses pour se faire pénétrer énergiquement, mes soupirs se mêlent aux siens. Elle a des orgasmes à deux registres, tantôt ponctués de plaintes aigües, tantôt vibrant d’un son guttural et animal.

Je suis amoureuse de cette Fifi-là, et quand c’est sous l’autre femme de ma vie qu’elle se retrouve, je fonds d’attendrissement.

Ce que j’aime aussi et peut-être par-dessus tout – mais est-il possible de classer par ordre d’importance les bonheurs de la vie –, c’est me retrouver sous elle, sous son corps-araignée voué à ma soumission, ou simplement sous sa présence symbolique me plaquant au sol. J’aime savoir qu’elle me veut heureuse, et j’aime avoir l’assurance qu’elle le veut à sa manière – entière.

Dans le cadre de l’événement Malmenage du printemps (Spring Fling), je vais donner un atelier intitulé «Souffrir, fléchir, s’envoler peut-être: Le rôle de la douleur dans les scènes BDSM» (voir la description sur le site de l’événement). En voici la description:

Souffrir, fléchir, s’envoler peut-être
Le rôle de la douleur dans les scènes BDSM

La douleur est une réponse naturelle des sens et des émotions à une situation déplaisante ou potentiellement dommageable. En tant qu’animaux, nous sommes programmés pour éviter la douleur à tout prix afin de demeurer en vie et en santé. Cependant, certaines, certains d’entre nous êtres humains recherchons la douleur ou, du moins, nous livrons a des activités où la douleur fait partie des règles du jeu – des pratiques telles que celles qui sont associées au BDSM, mais aussi d’autres activités allant des sports extrêmes à l’automutilation. Il arrive qu’on accepte la douleur comme un mal nécessaire, comme un moyen d’accéder à un état d’esprit gratifiant. Pour les unes, les uns, la douleur fait partie d’un mode de jeu équilibré; pour d’autres, elle est une pratique occasionnelle. Cet atelier est destiné à celles et ceux qui souhaitent s’interroger sur la douleur et ses multiples expressions, au sein du jeu ou comme élément d’une relation. Nous discuterons des mécanismes de la douleur, depuis la première réaction jusqu’à l’insoutenable, en mettant l’accent sur les multiples façons, moyens et raisons de gérer la douleur à l’intérieur de soi ou chez l’autre – ou non. Ce séminaire s’adresse à des participantes et participants de divers niveaux, des plus novices aux plus extrêmes.

(English version.)

Je viens de mettre en ligne une suite de mon roman bdsm Un emploi d’été.

Vous trouverez ici le chapitre 2: « Un bel objet ».

Bonne lecture!

Je m’ennuyais de ma Maîtresse et je le lui avais dit. En fait, non, je ne le lui avais pas dit. Mon corps et ses réactions le lui avaient montré. Ce n’est pas que je m’ennuyais de sa présence… enfin oui, c’était le cas, mais là n’était pas la question. Je m’ennuyais de son pouvoir, de sa force, de son autorité, de son talent de me maintenir à ses pieds, de la douleur qu’elle n’hésitait pas à me donner. Un matin tandis qu’elle s’habillait pour partir, elle m’avait souffleté avec ses gants de cuir. Deux claques brèves sur chaque joue. Et je m’étais mise à pleurer. Non pas parce que cela m’avait fait mal, mais parce que cela avait réveillé la douleur en moi, celle de n’y être pas soumise. Le soir, nous en avions parlé et elle m’avait fait descendre ma culotte pour m’administrer une fessée à main nue, de ses longues mains nues qui savent si bien claquer contre ma peau et la rougir jusqu’à ce qu’elle en brûle. J’étais repartie heureuse d’avoir retrouvé ma Maîtresse.

Nous ne nous sommes pas revues avant le samedi suivant. Il y avait une petite soirée organisée dans une autre ville, chez une amie, et tout le monde s’en promettait de belles dans cette atmosphère intime.

Au milieu de la soirée, ma Maîtresse m’a ordonné d’aller chercher les sacs contenant ses jouets. Par jouets, elle voulait bien sûr dire tous ces beaux objets de cuir, de bois et de métal destinés à frapper, cingler, fouetter, fesser, et tous ces autres conçus pour immobiliser ou pénétrer. Ensuite, elle m’a dit de choisir trois objets de sa collection que je souhaitais qu’elle utilise sur moi. Rusée Maîtresse : elle sait combien j’ai du mal à choisir, et encore plus à demander. Lorsqu’on me demande de choisir, je veux généralement tout à la fois. Et j’ai du mal à demander parce que, malgré les discussions que j’ai eues avec ma Maîtresse qui m’ont fait comprendre que demander n’est pas décider, j’ai toujours l’impression, quelque part en moi, que c’est déjà avoir trop de contrôle sur la suite des choses. J’ai compris que la scène avait débuté.

La scène a commencé tout à fait lorsque ma Maîtresse m’a dit de me déshabiller devant elle de manière sensuelle, au centre de la pièce, au milieu de toutes ces autres invitées qui soit étaient engagées dans une scène, soit observaient tranquillement. Heureusement, il y avait de la musique, et j’ai pu m’engager dans mon petit numéro de strip-tease comme dans une chorégraphie. Et puis elle était là devant moi, qui m’observait, assise bien carrée sur sa chaise, les jambes légèrement écartée, un sourire amusé sur les lèvres, et bientôt plus rien n’a existé qu’elle que j’étais là pour divertir. Je l’ai divertie en retirant, tout en me frottant contre elle, mon soutien-gorge à jolis petits clous de métal, mon serre-taille de cuir que j’ai délacé puis lentement glissé le long de mon corps, puis mon kilt noir lacé qui est allé choir avec le reste. Elle m’a dit de garder ma culotte et mes hautes bottes. Celles-ci me faisaient sentir paradoxalement plus nue, et je crois qu’elle le savait.

Elle m’a dit de me placer contre le mur et elle m’y a plaquée davantage. « Tu te rappelles la dernière fessée que tu as reçue? » m’a-t-elle demandé. « Eh bien auprès de ce qui t’attend ce soir, ce n’était qu’un réchauffement. » J’ai frémi de désir et un peu de cette peur qui chez moi s’apparente au plaisir.

Le premier instrument que j’avais choisi était un lourd martinet qu’en anglais on nomme flogger. De larges et nombreuses lanières de cuir le composent, et lorsqu’il vous tombedessus, il le fait avec un bruit mat qui résonne dans tout votre corps. Le flogger de ma Maîtresse, ce soir-là, est retombé souvent sur moi. Sur mon dos. Sur mes épaules. Sur mes fesses. Sur mes cuisses. Encore et encore. Il ne me faisait pas vraiment mal, mais il me pressait contre me mur et, à chaque coup, me faisait symboliquement retomber plus bas devant ma Maîtresse.

Je n’avais pas le droit de crier, seulement de gémir. Après tout, l’hôtesse de la soirée ne voulait pas alarmer ses voisins. Bientôt, je gémissais en continu, tous mes sens réveillés. Je n’osais pas me retourner, mais à un certain moment, j’ai eu l’impression que ma Maîtresse avait changé de martinet. Ou alors, elle me frappait plus fort ou autrement, parce que les lanières s’étaient mises à pincer ma peau un peu.

Je n’ai su que ma Maîtresse avait troqué son martinet pour un fouet que lorsque j’ai entendu le claquement à mon oreille. Pas sur ma peau au début, mais tout près, pour que je le perçoive, le goûte, l’anticipe, et aussi pour tester la distance. Le fouet a continué de claquer mais s’est approché de ma peau, et j’ai senti ses coups comme de petites brûlures couvrant ma peau, pas douloureuses au début, mais qui, dans leur accumulation, réveillent toute la surface de mon corps et me rendent folle. À petits élans habiles, ma maîtresse a parcouru de petits jets enflammés mon dos et mes fesses, refaisant parfois résonner son fouet, sans m’effleurer, tout près de mon oreille. Et je ne pouvais que rester là, contre le mur, mon épiderme sillonné de petits traits électriques. Et quand elle s’interrompait pour passer sa main sur mon corps, c’était mieux et pire tout à la fois, cela mettait tous mes sens en éveil et j’avais juste envie de l’accueillir en moi, oui, sous ma peau.

Je savais que le troisième instrument que j’avais choisi était une canne bien fine et bien solide. Aussi n’aurais-je pas dû sursauter lorsqu’elle m’a cinglé le dos. Pendant un bref moment, je me suis dit que j’avais, décidément, sélectionné trois instruments générant des sensations bien différentes, et puis je n’ai plus eu le loisir de me dire quoi que ce soit, entièrement habitée par les coups qui s’abattaient sur moi. Je ressentais chacun d’entre eux en double : lorsque la canne me frappait et, quelques secondes plus tard, lorsque la douleur se diffusait. Ma Maîtresse me touchait partout où cela lui était possible : le dos, les bras, les fesses, les cuisses. Je ne sais pas à quel moment j’ai oublié que je ne devais pas crier.

Ma Maîtresse m’a fait mettre à quatre pattes. J’ai brièvement pensé que la correction était terminée et qu’elle me demanderait d’embrasser ses bottes, ce que j’aurais fait avec gratitude, mais c’était pour avoir un accès différent à mes fesses. Ou peut-être pour éloigner mes cris du mur mitoyen, je ne sais trop. Ce que je sais, c’est qu’elle n’en avait pas fini avec moi. Les coups pleuvaient sur mes fesses tendues par la position. Moi, je faisais mon possible pour rester bien droite, pour accueillir les coups, mais c’était comme si mon corps voulait les fuir malgré moi. Alors chaque fois que mon corps faisait mine de s’éloigner, je me remettais en place bien sagement. Et puis j’ai senti mon corps descendre vers le sol et les coups n’ont pas cessé. J’étais en larmes, mais ma Maîtresse ne se laissait pas arrêter pour si peu. Je l’ai suppliée : « S’il vous-plaît, Maîtresse. » « S’il vous plaît quoi, ma chérie? » Et j’ai su que je ne voulais pas l’implorer d’arrêter, seulement qu’elle m’aide à avoir la force de prendre d’elle tout ce qu’elle voulait me donner. « S’il vous plaît, aidez-moi, Maîtresse. » Elle s’est assise sur moi pour me garder en place et a recommencé à m’assener des coups de canne, et même lorsque mon corps s’est tordu pour éviter les coups, elle a continué à me frapper.

Je suis restée sur le sol, pantelante, sanglotante. Elle s’est étendue sur moi de tout son long, de tout son poids. Je la désirais en moi. « La prochaine fois », a-t-elle dit, « je vais trouver un moyen de t’immobiliser pour que tu prennes plus de coups. » J’ai soupiré et je pense que j’ai souri. Je savais très bien que, malgré la douleur récente, malgré mes larmes, malgré mon combat contre les coups, je désirais qu’elle aille au-delà de mes résistances, et qu’elle y reste, aussi longtemps qu’elle le souhaitait.

Elle me dit de venir, qu’elle a une surprise pour moi. J’entre dans le salon, et il y a cet appareil, sorte d’accessoire de menuisier ou d’instrument de torture sorti d’une autre époque. Elle m’adresse un sourire évasif. «Et puis, ma belle, qu’est-ce que tu en penses?» Je soupire, traversée par une vague d’anticipation mêlée d’appréhension, comme chaque fois que je devine qu’elle a des projets pour moi. Je m’approche de l’appareil. «Est-ce que je peux toucher, Maîtresse?» Son sourire s’élargit. «Bien sûr. Tu y toucheras tôt ou tard, alors autant commencer tout de suite.» Je souris aussi, sans trop savoir pourquoi je le fais. J’effleure le métal de l’instrument. C’est un appareil d’environ un mètre de haut, posé sur de solides roulettes. La base est faite de bois, et de cette base partent quatre poteaux de métal, ornés de toute une série de pièces métalliques et d’une seconde plaque de bois. Le tout ressemble à une sorte d’étau. Un étau qui pourrait accueillir un corps humain. Il y a des chaînes, également, et des cordes, et des pinces, dont je me doute bien qu’elles ont leur utilité. Je suis parcourue d’un frisson qui me laisse le sexe tout humide. Je suis complètement nue à l’exception de mon collier, alors je sais qu’elle peut apercevoir les traces de mon excitation.

Elle se penche vers moi et, tout près de mon oreille, elle dit tout bas, tout en posant la main sur mes fesses: «Est-ce que tu aimerais que je t’installe sur cet appareil?» Je ne suis pas certaine de le désirer, mais je sais que, elle, le veut, et cela me suffit pour sentir mes muscles ramollir un petit peu et pour répondre: «Oui, Maîtresse.» Mais je ne peux pas la tromper, bien sûr. «Est-ce que tu as peur, ma belle soumise?» Je hoche la tête et parviens à articuler: «Oui, Maîtresse, un peu.» Se plaçant juste devant moi, elle prend ma tête entre ses mains afin que je la regarde bien dans les yeux. «Mais tu vas le faire, si je te le demande, n’est-ce pas?» Je cède, je craque, je m’abandonne, comme chaque fois. Si elle ne tenait pas mon visage, je tomberais à ses pieds et je la supplierais de m’utiliser encore cette fois, une fois de plus, une fois parmi tant d’autres. Je me contente de la regarder, le souffle coupé, et d’acquiescer. Elle esquisse un de ses petits sourires, et dans ces sourires je me perdrais pour toujours.

Elle va vers l’appareil et soulève les deux parties supérieures, soit un carré constitué de tubes de métal et une plaque de bois. Elle fouille dans une de ses poches et, après l’avoir lubrifié, pose un dilatateur anal sur la base de l’instrument. «Pour commencer, viens t’asseoir entre les tubes de métal, ma chérie, et fait bien entrer le plug dans ton anus de soumise.» D’une démarche mal assurée, mais aussi commençant à être passablement excitée, je vais vers l’instrument. Je me glisse au milieu des tubes, les jambes écartées entre les deux tubes de devant et les deux autres derrière, et je me laisse doucement descendre sur le dilatateur. Je pousse un soupir lorsqu’il parvient tout au fond. J’aime sentir mon anus ainsi envahi. Je lève les yeux vers elle et je lui souris. «Est-ce que tu es bien installée? Est-ce que tu es prête à continuer?» Je réponds que oui. Je suis un peu à l’étroit entre les tuyaux, mais je me sens à l’aise, et j’ai confiance en ma Maîtresse. Elle sourit et saisit la plaque de bois, qu’elle remet en place et fixe à l’aide des vis prévues à cet effet. Cette partie a un trou réservé pour ma tête, mais elle se referme à l’arrière par une pièce munie d’un appui-tête, enserrant mon cou et l’empêchant de basculer. Je me retrouve prisonnière d’une boîte ouverte sur ses quatre faces latérales, sorte d’instrument de magicien pervers, avec la tête sortant d’une plaque de bois, comme offerte en pâture. Elle surmonte le tout des tuyaux restants, utilisant encore une fois des vis pour les retenir en place.

Elle me regarde, avec une expression impénétrable. «Je crois que, à ce stade-ci, nous devrions immobiliser tes bras, tu ne crois pas?» Elle va derrière moi et m’ordonne de placer mes mains derrière mon dos. Avec les chaînes et les bracelets fixés aux tuyaux, elle m’attache les poignets l’un à l’autre, et les accroche à la base de l’instrument. Je me sens de plus en plus impuissante, la tête emprisonnée dans un carcan, un dilatateur dans l’anus, les bras attachés dans le dos. Elle me considère d’un air satisfait et dit: «Bon, maintenant on va pouvoir commencer.» Bien sûr, cette position dans laquelle je me retrouve n’est sans doute que le début d’une longue séance de soumission. Elle passe sa main sur mon visage, sur mes seins, sur mon ventre, et je frémis. «Tu es belle, tu sais, mais tu le seras encore plus lorsque j’aurai terminé. Tends-moi ton pied droit.» Elle prend une autre paire de menottes de métal et me passe un anneau autour de la cheville. Puis, elle me dit de tendre l’autre pied et fait de même avec la cheville gauche. Ensuite, doucement, elle soulève mes pieds, réveillant la sensation de pénétration dans mon anus. Je pousse malgré moi un soupir, et elle sourit fugitivement. Elle me tire les pieds vers le haut jusqu’à ce que mes talons soient au niveau de mon ventre, puis elle accroche la chaîne à un crochet rivé à la plaque supérieure. Me voilà ainsi offerte, le sexe encadré par les deux tuyaux verticaux et les deux plaques horizontales, comme une cible. «Qu’est-ce que tu veux que je remplisse en premier, belle salope, le trou du bas ou le trou du haut?» fait-elle de sa voix douce et ferme. Je secoue la tête et lui dis de remplir ce qu’il lui plaira. Elle se penche vers moi et, dans un trou ménagé à cet effet dans la partie transversale qui se trouve tout au bas de l’appareil, près de la base, elle glisse un objet de plastique noir et l’appuie sur mon sexe. En jouant avec les vis, elle l’insère à l’entrée de mon vagin. Je sais que celui-ci est lubrifié par mon désir et que l’objet s’y glissera facilement. Pourtant, j’émets une sorte de hoquet lorsqu’elle pousse dessus tout d’un coup, l’enfonçant tout au fond. Puis elle le rive en place.

Je me sens remplie à pleine capacité, à la fois par le dilatateur et le godemiché qu’elle vient d’introduire dans mon corps. Le dilatateur est fait d’un matériau souple, mais le gode est bien rigide et appuie fermement sur les parois de mon vagin. J’essaie de m’installer plus confortablement, mais c’est difficile de le faire avec les mains retenues derrière le dos et les jambes immobilisées. Je n’ai d’autre choix que de m’abandonner, de livrer tout mon corps à ma Maîtresse jusqu’à ce qu’elle se soit bien servie de moi. Et en cédant à cet abandon, je sens mon sexe s’humidifier de plus belle. Elle prend un autre objet oblong qui ressemble aussi à un godemiché. Mais cette fois elle l’insère tout en haut de l’instrument, à la hauteur de ma bouche. Cependant, elle ne le glisse pas tout de suite entre mes lèvres. Avant, elle prend les deux pinces suspendues par une chaîne aux deux tubes du devant et, d’une main experte, les fixe à mes mamelons, en tournant la vis doucement, jusqu’à ce que je ressente comme une brûlure. Je serre les lèvres. Puis, elle tire sur mes mamelons et les garde bien pointés en ajustant la longueur de la chaîne. «Je vais remplir ta bouche, maintenant, mais avant je veux que tu me dises comment tu te sens.» Je me sens vulnérable, à la merci de ma Maîtresse. Je me suis laissée attacher par elle, et maintenant je sais qu’elle va faire de moi ce qu’elle veut, aussi longtemps qu’il lui plaira. Oh, je me sens si pleine, mon anus et mon vagin sont remplis à craquer, mes seins brûlent, je suis son objet, sa chose, et pourtant, je la désire, je souhaite qu’elle continue à profiter de ce corps que j’ai remis entre ses mains. Je lui réponds que je me sens bien, j’esquisse quelques explications, mais les mots sont si impuissants à décrire tout ce que je ressens! Toutefois, elle hoche la tête, elle a compris, elle sait que toute la soumission du monde était sous-entendue dans ces mots. Et, d’un geste assuré, elle m’emplit la bouche et immobilise le gode en place.

Je ne peux pratiquement pas bouger et, pourtant, lorsque j’esquisse un geste, je suis torturée de partout, par le plug qui travaille mes intestins, par le godemiché qui appuie sur les chairs sensibles de mon vagin, par les pinces qui tiraillent mes seins, par le cylindre qui m’emplit la bouche jusqu’au fond. Toutefois, malgré l’inconfort ou à cause de celui-ci, je suis littéralement balayée par des vagues d’excitation qui me font pratiquement surfer à la surface de mon corps. Elle se penche vers moi et passe sa main sur mon visage, sur mes lèvres distendues, sur ma poitrine, jouant au passage avec les pinces, sur mon ventre, jusqu’à mon sexe gorgé de fluides. Je voudrais qu’elle mette sa main entre mes lèvres, qu’elle caresse mon clitoris, mais elle se redresse et, sans mot dire, fait rouler l’appareil à travers le salon. Immobilisée et impuissante, clouée en place, je me sens comme un article qu’on trimballe d’une pièce à l’autre.

De fait, elle immobilise l’instrument près de son fauteuil préféré. Puis elle va dans un coin de la pièce se servir une liqueur, qu’elle dépose sur la tablette supérieure de l’appareil comme si ce n’était qu’une vulgaire table. Ensuite, elle sort un livre, qu’elle se met à lire en le tenant d’une main, caressant mes cheveux de sa main libre. De temps à autre, elle se prend nonchalamment une gorgée de liqueur, sans plus me porter attention que si j’étais, effectivement, une table à café.

Je souffre et sens croître l’excitation en moi; je me sens ignorée et pourtant je sais qu’elle tire un grand plaisir à me savoir là auprès d’elle. Je pousse un soupir, que n’étouffe pas tout à fait le godemiché. Elle me regarde d’un air bienveillant et pose son livre. «Tu es un joli objet, tu sais? Oui, vraiment, j’ai eu du goût lorsque je t’ai acquise !» Elle se lève se penche vers moi, et passe sa main sur les appareils de métal et de bois qui m’entourent, m’effleurant au passage nonchalamment, comme si je n’étais autre chose que du matériau inerte. Mais je ne suis pas inerte, bien sûr, et toute ma peau se hérisse de chair de poule. «Est-ce que tu aimerais que je me serve de toi?» Je ne peux pas répondre, bien sûr, mais je gémis doucement. Elle me fait rouler jusqu’à ce que je sois devant le fauteuil, s’y assoit et croise ses jambes de manière à ce que son pied soit juste au niveau de mon sexe. Tout en gardant son pied immobile, elle fait aller et venir le chariot où je me trouve, de sorte que mon clitoris entre en contact régulier avec ses orteils. Je geins de plus belle, tout le sexe en éveil. Elle ne me quitte pas du regard, mais moi je ferme les yeux malgré moi, en proie à une souffrance délicieuse et qui semble ne pas avoir de fin. Mais elle s’arrête, avant que ma jouissance ait atteint son paroxysme. Malgré moi, je soupire d’exaspération et ouvre les yeux. Elle se lève.

«Il serait plus convenable que je prenne un peu de plaisir sur toi avant de, peut-être, consentir à t’en donner. Qu’en penses-tu, soumise?» Je cligne des yeux en signe d’approbation, en proie à une frustration intense au niveau de mon sexe, prête à consentir à tout.

Elle baisse son pantalon et sa culotte devant moi, et je constate que, elle aussi, est humide de convoitise. Oh, qu’est-ce que je ne donnerais pas pour avoir le droit de lécher ce sexe odorant de désir, pour y plonger ma langue, pour y enfouir mon visage. Mais elle est la Maîtresse et je suis la soumise, et ces choses-là n’existent que comme un potentiel pour moi, alors que mon corps, pour elle, est un territoire conquis. Elle écarte les lèvres de son sexe et s’avance vers mon visage. Son sexe butte sur l’obstacle que constitue le godemiché, et sur cet obstacle elle se caresse, ondulant, faisant aller et venir son bassin de manière à caresser son clitoris. Plus que le dilatateur qui m’emplit l’anus, plus que le cylindre qui viole mon sexe, plus que les pinces qui torturent mes seins, le fait de la savoir si près, prenant du plaisir devant moi, sans me toucher ni me laisser la toucher est pour moi un supplice. Et pourtant, la vue de son sexe m’excite tant! C’est comme si tout l’intérieur de mon ventre ramollissait et se répandait dans mon sexe, pour s’y ruer en un désir violent, immense, absolu, comme si tout mon corps se tendait vers elle et la suppliait de l’aspirer. Et je la vois venir devant moi, je la vois jouir, le clitoris gorgé d’excitation, puis se rétractant pour laisser place à son plaisir, et je jouis presque, moi aussi, emprisonnée dans mon étau de soumise. S’il vous plaît, venez dans ma bouche, ai-je envie de lui crier !

Elle se redresse, mais ne remonte pas son pantalon et sa culotte. Elle les retire plutôt complètement, et la vue de ses cuisses lisses, de ses jambes à la peau si douce, fait monter encore d’un cran ma soif d’elle. Lentement, elle enlève le cylindre noir qui occupe ma bouche. «Est-ce que tu as aimé me voir prendre du plaisir devant toi, ma jolie, est-ce que tu aurais aimé me toucher?» Je dis oui, la bouche un peu raidie d’avoir accueilli le godemiché si longtemps. «Est-ce que tu aimerais m’avoir en toi, soumise?» Encore une fois, j’acquiesce, et j’en ai les larmes aux yeux. Elle retire la partie supérieure de l’instrument, celle composant un carré fait de tubes de métal. Et elle se glisse entre les tuyaux, de sorte que son sexe se trouve juste un peu au-dessus de ma bouche. De si près, je peux humer son odeur, celle d’une femme qui a joui, qui a tiré beaucoup de plaisir à se faire jouir devant sa soumise impuissante, et je suis balayée par l’orgueil d’être cette soumise. «J’ai besoin d’uriner, soumise, est-ce que tu as une solution à me proposer?» La soif d’elle se renouvelle dans mon corps et me laisse pantelante, les yeux à demi fermés. Mais j’arrive à articuler: «S’il vous plaît, Maîtresse, servez-vous de moi, pissez dans ma bouche.» Et ces mots qui en d’autres moments me paraîtraient invraisemblables sont à ce moment les seules paroles sensées que je puis trouver. Elle entrouvre ses lèvres et c’est le signal pour que j’ouvre la bouche. Et, bientôt, un liquide chaud et familier coule dans ma bouche et se répand sur mon menton, s’infiltre dans ma gorge et se répand sur ma poitrine, et je bois à la source de ma Maîtresse qui m’abreuve, je me soumets à ma Maîtresse qui me domine et tout est dans l’ordre des choses. Et mon sexe est tout trempé ! Après il me faut encore la lécher afin de la nettoyer bien soigneusement, et la saveur de son urine se mêle à celle de sa cyprine encore toute fraîche et renouvelée, je crois, par l’excitation d’avoir pissé en moi. J’ai l’impression que tout mon sexe va éclater tant c’est puissant. Elle le devine et se penche vers mon entrejambe offert. De sa main, elle caresse mon sexe ruisselant. Je gémis sourdement, la suppliant du regard de ne pas, cette fois, laisser mon désir en plan. Elle sourit. Lentement, elle desserre les vis qui retiennent le godemiché plongé dans mon sexe. Celui-ci est donc libre d’aller et venir librement en moi. Elle s’en saisit et le retire de mon vagin puis l’y replonge d’un coup, puis une fois encore, poursuivant ce manège dans un mouvement régulier, qui ne s’accélère qu’imperceptiblement au fil du temps. Je geins et je sanglote, je ne veux pas que ce mouvement cesse, c’est trop bon. Sans interrompre son geste, elle me dit «Est-ce que tu aimerais que je t’autorise à jouir, maintenant?» et je crie «Oui Maîtresse, s’il vous plaît!» en haletant. Et elle intensifie ses poussées en moi, et mon plaisir s’accroît, je vais devenir folle, si elle ne me permet pas de jouir je vais mourir, et au moment où j’ai l’impression que mon corps n’en peut plus de contenir toute cette faim, elle retire d’un coup les pinces qui retenaient mes seins et elle me dit: «Jouis, soumise, jouis pour ta Maîtresse.» Et je viens, je jouis dans un grand frisson, je suis fouettée par une rafale de plaisir qui fait trembler tout mon corps, qui le fait tressauter sur le dilatateur, entre les tubes de métal, sur la plateforme de bois, engoncé dans son carcan, et je pleure parce que la sensation d’intense présence ne cesse pas, perdure dans mon corps, alimentée par ma Maîtresse. Et je me répands en une jouissance décisive.

Lentement, la sensation se résorbe, mon corps se détend, s’effondre sur lui-même. Mes pensées reprennent leur place en moi. Je reste la tête posée sur l’appui-tête du carcan de bois, les bras mollement retenus dans mon dos, les jambes détendues dans leurs bracelets de métal, l’anus tranquillement arrondi autour du dilatateur. Très vite, elle va derrière moi et défait le carcan pour me le retirer. Puis, elle libère mes poignets et mes chevilles. Elle enlève aussi complètement les tuyaux de métal qui composaient la partie verticale de l’instrument, et m’aide à descendre de la basse plateforme. Elle me fait asseoir sur le sol et s’assoit derrière moi. Elle m’appuie sur elle et passe ses bras autour de mon corps. Tout ce que je voudrais en ce moment, c’est qu’elle me berce doucement contre elle et me dise qu’elle m’aime comme je l’aime.

Sexperte en talons rouges et gloss brillant Je n’ai pas beaucoup de temps pour vous écrire mes chéris, je m’en excuse, j’ai déménagé il y a peu de temps et blablabla c’est plate les histoires de déménagement, sachez que je pense à vous tous, que je n’ai pas vidé toutes mes boites mais que j’ai déjà mon vibro sous mon oreiller, et un verre Calinours rempli de vodka-Red Bull sugar free tous les soirs. Vous pouvez me regarder à l’émission Club Social ce soir, à 22h00, sur TV5. Un des sujets d … Read More

via Mélodie Nelson

Je vais lentement recommencer à mettre en ligne les premiers chapitres de mon roman bdsm Un emploi d’été.

Vous trouverez ici le chapitre 1: « Les prémisses ».

Bonne lecture!

Je m’apprête à animer un atelier d’écriture érotique lors de l’événement An Unholy Harvest (ce qui peut se traduire par : «Une moisson impie»), un weekend cuir/BDSM pour femmes et personnes transgenre qui a lieu tous les ans à Ottawa (Canada). Cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu la chance de donner un atelier d’écriture, et ce sera le premier que je donnerai à Harvest!

En français, mon atelier pourrait s’intituler «Plongeons créatifs au coeur de la friction» et se décrire ainsi:

  • Vous ressentez probablement déjà une pulsion créative érotique. Vous conservez sans doute, dans vos cahiers mentaux ou émotionnels, de ces histoires toutes spéciales dont vous êtes le personnage principal et dont vous et peut-être un public trié sur le volet êtes les destinateurs et destinatrices. En tout cas, c’est mon cas. Ces histoires qui nous font mouiller ou bander, nous les nommons fantasmes. Certains et certaines d’entre nous, toutefois, ressentent le besoin de partager ces histoires, de transformer ces scènes sexy décousues en fictions complètes destinées à un lectorat plus vaste. Une histoire érotique, par opposition à nos fantasmes intimes, est conçue pour titiller l’imagination sexuelle des autres lecteurs et lectrices. Cet atelier vous aidera à convertir ceux-ci (les fantasmes) en celles-là (les histoires érotiques), par la voie de brèves présentations suivies d’exercices pratiques fondés sur des techniques d’écriture de base tout comme sur des techniques plus spécifiques à l’écriture érotique. Parmi les éléments abordés dans cet atelier, il y aura: qu’est-ce que la littérature érotique? comment raconter une histoire érotique? qu’est-ce qu’un personnage érotique? comment écrire de manière érotique? comment construire une action érotique? Apportez de quoi écrire et préparez-vous à plonger!
  • Remarque: Vous serez invités-es à partager vos productions lors de la soirée de lecture publique du dimanche soir!
  • Lire la version anglaise de la description de Creative Dives into Friction.

Voici une nouvelle écrite en 2004.

Pour vous Maîtresse, j’ai glissé la canule entre mes fesses, dans mon anus, et je me suis gonflée d’eau comme une outre. Le liquide chaud, en pénétrant mon corps, a excité mon sexe, comme toujours, et j’ai senti ma vulve se mouiller. Cependant, je suis restée calme, toute à mon activité du moment, ingérer l’eau par le bas de mon corps, et la garder, au-delà de toute douleur, transformer la souffrance en plaisir pour bien former mon réceptacle de soumise, pour bien vous plaire, Maîtresse. Enfin, j’ai couru vider mes boyaux et suis revenue les remplir, répétant le manège jusqu’à être propre comme un sou neuf, propre comme vous voulez que je le sois pour vous recevoir.

Pour vous, Maîtresse, j’ai rempli mon anus, j’ai glissé mon corps sur le dilatateur de gelée bleue, celui que nous avons choisi ensemble, celui que vous m’avez demandé de commenter, celui que vous m’avez fait anticiper, jusqu’à ce que je le réclame, le quémande, jusqu’à ce que je vous supplie de combler mon trou. À mesure que je descendais mes fesses vers lui, l’objet s’insérait en moi comme un corps étranger, mais que j’accueillais avec reconnaissance, comme si mon anus était fait pour le recevoir, pour vous recevoir. À la fin, il a été en moi dans toute sa longueur, dans tout son diamètre, j’ai senti sa présence jusque dans mon ventre. Et je l’ai gardé dans mon corps longtemps, afin de modeler le trou de mon cul à votre convenance, Maîtresse, et qu’ainsi il réponde à vos besoins. Devant vous, Maîtresse, je me trouve maintenant prosternée. Je dois avoir l’air d’un joujou de plastique qu’on aurait gonflé et sur lequel on aurait apposé un bouchon. Le réflexe naturel de mon corps est d’expulser cet objet qui l’envahit, de le chasser, mais la ceinture que vous m’avez faite enfiler le garde bien en place, et conserve la sensation en moi de trop-plein, d’intrusion, d’entrée par effraction. Je sais que vous regardez mon corps avec bienveillance, vous l’avez voulu ainsi, à vos pieds, à son plus humble. Vous aimez me voir ainsi abandonnée devant vous, j’aime me voir ici, là où je suis le mieux au monde. Cette pensée, autant que le plug qui m’habite, a le pouvoir de m’exciter, et je sais que vous voyez mes fluides dégouliner sur mes cuisses, se mêlant aux traces de lubrifiant. Je suis votre objet, votre chose, votre jouet, je vous en prie, redites-moi que je vous plais ainsi offerte, lorsque toutes les possibilités sont ouvertes, vous avez su tout de suite combien je goûte cet instant de flottement entre deux assauts, ce moment où je sais que vous réfléchissez à ce qui viendra, où vous me laissez m’emplir de cette attente honteuse et exquise. Jusqu’à ce que mon corps en tremble. Vous glissez un bâillon dans ma bouche et vous le serrez autour de ma tête. Ensuite, vous me dites de me retourner sur le dos, et je vous obéis, et de relever les genoux et je le fais, et d’écarter les jambes et je les ouvre le plus grand que je le peux, pour vous, ma Maîtresse, pour être votre pute consentante qui vous donne accès à tout mon être. Je suis nue, mais votre regard me déshabille davantage, va jusqu’au fond de moi, me sait mieux que moi-même. Lentement, avec des gestes presque amoureux, vous enroulez la corde autour de mes chevilles, puis autour de mes cuisses, jusqu’à ce que le haut et le bas de mes jambes soient immobilisés l’un contre l’autre, sans que cela me fasse mal, mais sans que je puisse désormais déplier mes jambes. Puis, tout aussi doucement, vous réunissez mes poignets à l’ensemble, de chaque côté de mon corps, et me voilà écartelée sur le tapis, les jambes ouvertes, les bras immobilisés. Vous vous penchez vers moi et vous pincez les lèvres de mon sexe. Je gémis, mais le bâillon étouffe ma voix. Mon sexe est si humide qu’il vous file entre les doigts chaque fois que vous voulez vous en saisir. Vous prenez une serviette et vous asséchez ma vulve, puis, une à une, vous épinglez mes lèvres avec des pinces de bois. Vous en disposez huit au total, ce soir le chiffre sera pair, mon clitoris sera épargné. Les pinces, en mordant la chair, provoquent une petite douleur aiguë qui se résorbe graduellement jusqu’à ne plus être qu’une présence un peu gênante.

Ensuite, vous vous rapprochez de ma poitrine. Vous enroulez une autre corde autour de mes seins menus, serrant plus fort cette fois, jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que deux petites sphères perchées au haut de mon corps. D’une main experte, vous saisissez mes mamelons et les pincez cruellement. De nouveau je geins. Vous tirez dessus sans ménagement, comme si j’étais une pâte à modeler entre vos mains, puis vous les aplatissez entre deux pinces. Vous vous redressez et contemplez votre oeuvre. Vous me surplombez, je suis étalée devant vous. Je suis épinglée au sol, comme un insecte rare, comme un travail d’artisanat qu’il vous reste à finir. Avec votre pied, vous jouez un peu avec les pinces qui m’écartèlent le sexe. Je gémis, moins de douleur que d’anticipation. Je sens mon sexe se détremper, mais les pinces restent bien en place. Votre pied descend vers mon anus et pousse légèrement sur le dilatateur. Cette fois, je halète. Vous ne dites toujours rien, mais votre regard m’interroge : Tu veux que je t’encule, petite salope, hein ? Je hoche la tête en réponse à votre question muette. Et toujours votre pied qui travaille l’objet dans mon cul, toujours votre regard posé sur moi qui scrute la moindre de mes réactions, qui assiste à mon avilissement… Puis, votre pied retourne à mon sexe. La pointe de votre botte se glisse entre mes lèvres, entre les pinces, et agace mon clitoris déjà douloureux de désir, s’y attardant, suscitant des attentes qu’elle ne remplira pas. Je soupire, au bord des larmes.

Et puis, Maîtresse, vous continuez de me regarder dans les yeux. Tu veux que je te laisse jouir, petite pute, n’est-ce pas, me disent les traits de votre visage. Je gémis en signe d’assentiment, bombant la poitrine, ouvrant les cuisses plus grand encore dans mes liens. Vous retirez les pinces qui retiennent mes seins et le sang afflue dans mes mamelons. Très vite vous retirez votre culotte et vous vous asseyez à califourchon sur moi, votre sexe se frottant sur mon sein droit, puis sur mon sein gauche, tous les deux rougis comme au fer rouge, tous les deux gonflés à bloc, tous les deux douloureux et sensibles sous vos chairs tendres et humides. Vous utilisez mes seins durcis par la tension des liens pour caresser votre sexe, pour stimuler votre clitoris. Vous enfilez mon sein gauche tout au fond de vos lèvres, sur votre clitoris, et votre bassin se met à faire des mouvements circulaires. Comme j’aimerais vous toucher, caresser votre sexe jusqu’à vous soutirer de petits cris de plaisir, le lécher tout mon soûl, glisser mes doigts en vous… Vous vous mouvez gracieusement sur ma poitrine et malgré vos traits impassibles, je sens le plaisir monter dans votre corps, j’en sens les spasmes, j’en vois la rougeur. Vos fluides ruissellent sur mes seins et apaisent leur feu, votre chair tendre caresse mes mamelons à vif, vous jouissez sur moi si fort que votre eau me coule sur le ventre, dans le cou. Et vous ne cessez pas de me regarder avec un défi dans l’oeil, l’air de dire : Tu vois, je jouis quand je le veux… Et puis vous êtes agitée d’une série de spasmes plus forts et vous retombez un peu plus mollement, mais sans perdre votre superbe, vous vous asseyez sur moi après avoir joui en vous servant de moi.

Enfin, vous vous relevez. Je reste frémissante sur le sol, incapable d’étancher le désir que vous avez fait croître en moi. Vous avez un de vos sourires indéchiffrables et vous retournez entre mes jambes ouvertes. Cette fois, vous vous agenouillez et vous vous appuyez sur un de mes genoux. Vous êtes si près de mon sexe que vous pourriez le toucher. Mais pas encore. Pas avant de l’avoir contemplé, d’en avoir mesuré l’excitation. De votre index de la main gauche, enfin, vous touchez mon clitoris, qui va à la rencontre de votre doigt, gorgé de désir. Vous en faites le tour lentement, presque distraitement, et votre caresse me rend folle, je veux venir, si je ne jouis pas, je mourrai, j’en suis sûre. Alors, imperceptiblement, vos révolutions sur mon sexe s’intensifient, se font plus pressantes. Vous le touchez de plus près, vous le caressez avec plus de vigueur et, enfin, je sens le plaisir monter en moi et croître, mais je sais que ce n’est pas tout à fait le temps. Vous détachez la courroie qui retient le dilatateur en moi, mais vous ne le retirez pas de mon corps. Caressant toujours mon clitoris de votre main gauche, vous laissez le plug ressortir un peu de mon anus, puis vous l’y enfoncez de plus belle. Mes muqueuses endolories demandent grâce cependant que tout mon bassin s’ouvre sous cet assaut. Mon corps ne veut pas que cesse ce va-et-vient en lui, mon corps l’accueille de tout son coeur, de toute son âme. Sans cesser de prendre soin de mon clitoris, vous enfoncez ainsi le dilatateur plusieurs fois dans mon cul, sa surface texturée raclant mon anus, son bout arrondi s’engageant profondément dans mon bassin. Je gémis, je pleure, je tremble, je frémis, j’en redemande muettement sous mon bâillon, Vous me sodomisez avec le plug, vous me masturbez avec votre doigt, vous me dominez de votre présence, toutes ces sensations se mêlent et font naître une chaleur dans mon ventre, qui monte et monte et à la fin, je ne sais quelle partie de moi jouit le plus, mon clitoris qui se distend et se rétracte pour laisser gicler tout son jus, mon anus dont la brûlure se diffuse soudain dans tout mon bassin et le secoue, mon esprit, enfin, dominé par vous et qui jouit parce que vous existez.

Vous retirez très vite les pinces et mes lèvres brûlent de leur liberté retrouvée. Je reste ainsi une éternité durant, agitée de spasmes intérieurs et tout le sexe détrempé, bandant mes muscles autour de mon désir pour le retenir, secouée de frissons et de sanglots sous l’intensité de l’instant. Et je demeure là, sur le dos, ligotée, écartelée, avec vous qui tenez le dilatateur légèrement sorti de mon corps, qui avez toujours votre main posée sur ma vulve. Vous finissez par retirer le plug et mon anus se referme sur une absence maintenant étrange. Toujours de ces mêmes gestes posés qui vous sont propres, vous détachez mes poignets, puis mes cuisses, puis mes chevilles, et vous libérez mes seins. Ensuite, vous m’aidez à m’asseoir et je me redresse, un peu faible et chancelante. Vous vous asseyez derrière moi et passez vos bras autour de mon corps. Vous me tenez ainsi dans vos bras longtemps, murmurant des paroles apaisantes où revient souvent le petit nom que seule vous me donnez.

Toute reproduction interdite sans le consentement de l’auteure.
z.beline ©2003-2010

Vous pouvez aussi aller lire la version anglaise de cette nouvelle: Soumission.

Voici une nouvelle écrite il y a fort longtemps, mais qui a une résonnance particulière dans ma relation D/s actuelle.

Dites-moi pourquoi je me languis tant d’être utilisée par vous, d’être traitée comme votre petite pute. Pourquoi m’importe-t-il tant d’être votre jouet, Maîtresse, votre chose que vous remplissez et videz à votre guise, que vous ouvrez pour la pénétrer, que vous refermez sans ménagement, que vous fouettez, enculez, humiliez ? Toujours sur un ordre de vous, je ramperai à vos pieds comme une chienne pour quémander vos caresses et vos coups, je lécherai vos pieds et le sol sur lequel ils se posent, je les mettrai entièrement dans ma bouche et je les sucerai avec délectation, chacun de vos orteils comme un fruit rare. Ma bouche est destinée à l’usage de vos pieds, je vous en prie, foulez ma langue, foulez mes lèvres. Et tout ce temps, je serai au sol, au plus bas devant vous, je serai votre petit animal favori que vous acceptez à vos côtés, je n’aurai pour vous que vénération et amour, tout mon corps sera voué à votre plaisir. J’embrasserai, je lécherai votre cul, Maîtresse, s’il vous plaît que je le fasse, j’écarterai vos fesses délicatement et je poserai ma bouche sur votre anus et je vous servirai autant qu’il vous plaira de me voir le faire, et cela m’excitera tant, je mouillerai comme une salope devant vous, pour vous.

Toujours, pour vous, je serai la putain que vous voulez, quand vous le voulez, aussi longtemps que vous le voudrez. Je me présenterai devant vous comme une catin, habillée en catin, déshabillée en catin, utilisable comme une catin. Si vous le voulez, Maîtresse, je serai nue et humide comme une femelle en rut et je vous présenterai mon cul frémissant. Ou j’aurai revêtu une tenue de petite pute, de celles qui me conviennent si bien, j’aurai enfilé des bas qui m’arrêteront à mi-cuisse, que les jarretelles de mon corset retiendront, et cette tenue de traînée vous donnera plein accès à tout ce qui est utile en moi, ma bouche, ma langue, mes seins, et surtout mon sexe et mes fesses qui ressortiront de manière indécente entre le corset et le haut des bas, comme une cible. À vous sentir si près de ma chair nue, ma chair vulnérable, disponible, j’en perdrai tous mes sens, je m’alanguirai à vos pieds, je m’offrirai toute entière.

Coulez en moi, Maîtresse, je n’attends que cela. Je m’agenouillerai devant vous et j’ouvrirai grand la bouche et attendrai de vous recueillir, je frémirai d’anticipation lorsque vos jambes se placeront de chaque côté de moi et que s’approchera votre sexe, je serai si humide lorsque le jet atteindra le fond de ma gorge. Répandez-vous sur mon visage, sur mon corps, sur mon sexe, dans mes cheveux, je suis destinée à cela. Et lorsque vous vous serez soulagée sur moi, en moi, je vous lécherai avidement, j’épongerai votre sexe de ma langue afin d’y recueillir la moindre goutte. Utilisez sur moi tout ce qu’il vous plaira, je vous en prie, mes trous sont ouverts et lubrifiés pour vous. Écartelez-moi, bâillonnez-moi afin que je sente bien que je ne suis qu’une bouche, qu’un con, qu’un anus destiné à votre plaisir, que mes seins vous appartiennent. Baisez ma langue, mon sexe, mon cul, amusez-vous avec votre jouet qui ouvre les jambes pour vous, qui mouille pour vous, qui étire sa langue pour vous, qui vous tend son postérieur. Meurtrissez mon vagin de vos assauts, utilisez le trou de mon cul sans ménagement, rien ne me rend plus heureuse que lorsque vous vous servez de moi sans pitié. Pincez mes seins entre vos doigts, rougissez-les à votre guise, et je n’en serai que plus excitée. Voyez comme vous me faites mouiller, Maîtresse, voyez quelle pute je suis pour vous supplier de vous servir d’elle encore et encore.

Attachez-moi, fessez-moi, rougissez ma peau, enculez-moi, fouettez-moi, pincez ma chair tendre, pénétrez moi, ligotez-moi, ouvrez tout grand mon sexe, sodomisez-moi, baisez-moi, faites-vous plaisir sur moi, flagellez-moi, humiliez-moi encore et encore, gardez-moi rampante sur le sol à vos pieds, mais je vous en conjure, utilisez-moi, ô ma Maîtresse à qui j’appartiens de tout mon corps, de tout mon coeur, de toute mon âme.

Une version de ce texte a paru sur le site de l’Éprouvette
(note: malheureusement, ce site a maintenant fermé boutique).
Toute reproduction interdite sans le consentement de l’auteure.
z.beline ©2006-2010